Pas content !

À Philippe Aigrain

dans la catégorie Au comptoir

No Software Patent T-Shirt, juil. 2005

Le 6 juillet 2005, Philippe m'a tenu dans ses bras et embrassé sur la joue.

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Révolution dolphine

dans la catégorie Poésies

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Hyper sonnet du trou du cul

dans la catégorie Poésies

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Arrêté n°2020-00666 portant destitution du préfet Lallement

dans la catégorie Insurrection

Ex-préfet Didier Lallement, mai 2020

LES HABITANTES ET HABITANTS,

Vu le décret n° 2020-548 du 11 mai 2020 prescrivant les mesures générales nécessaires pour faire face à l’épidémie de covid-19 dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire ;

Vu l'arrêté préfectoral n°2020-00383 portant interdiction de la consommation de boissons alcooliques de 12h00 à 07h00, sur toutes les voies des canaux parisiens et sur toutes celles des berges de la Seine ;

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StopCovid : cybernétique, éthique et colégram

dans la catégorie Informatologie

Am Stram Gram - Eddie Barclay et son grand orchestre

Dans le cadre de la pandémie de Covid-19, les articles, prises de position et analyses quant aux outils numériques de traçage – potentiels ou déjà mis en œuvre de par le monde – sont nombreux, tant qu’il ne semble même plus y avoir besoin de rappeler en quoi consistent ces dispositifs.

Vraiment ? Il y a certes une très grande disparité entre les simples opinions – positives ou négatives –, les expertises scientifiques – quel que soit le domaine considéré dans la division des « Sciences » – et les tribunes – argumentées plus ou moins rigoureusement. On peut schématiquement classer tous ces textes en trois catégories, selon qu’ils appellent au rejet, à l’acceptation ou à la méfiance vis-à-vis de ce qui en France a été baptisé StopCovid et qui se décline dans différentes variantes selon les latitudes.

Cependant, rares – pour ne pas dire inexistants — sont les propos qui en définitive ne se réduisent pas à ce qu’on peut qualifier de jugement moral, au sens large. C’est-à-dire qu’il s’agit presque toujours de se référer à des valeurs permettant à chacun, dans la souveraineté de son libre arbitre, de trancher si ces solutions numériques de traçage sont à considérer comme comme bonnes ou mauvaises, selon qu’elles respectent ou non lesdites valeurs, assorties éventuellement d’exigences permettant de s’y conformer.

Tout autre est la mise en pratique d’une réflexion basée sur l’Éthique, telle qu’elle a été exposée par la philosophie de Spinoza. Pour le dire succinctement, elle consiste à tenter de connaître le mieux possible les choses en ce qu’elles sont, de façon à pouvoir sélectionner les manières d’interagir avec elles permettant d’accroître sa propre puissance d’agir et de penser. Il n’est plus question de juger, mais de sélectionner. Et ceci, non en fonction de valeurs en surplomb, mais par une connaissance adéquate de l’essence des choses, c’est-à-dire des rapports qui constituent celles-ci.

On ne trouvera évidemment pas dans une philosophie du XVIIe siècle d’indications sur une application numérique pour smartphone susceptible d’être mise en œuvre pour limiter la propagation d’un virus inconnu. Mais suivre la démarche éthique spinozienne offre une perception du problème éclairante. En mettant en lumière son essence, nous pourrons en déduire directement les effets. Nous retrouverons ainsi de nombreux points déjà soulevés par les analyses morales et nous serons à même de sélectionner ceux que nous pouvons éthiquement reprendre à notre compte et écarter les autres. Surtout, nous pourrons clairement dégager la nature profonde de ces dispositifs numériques et voir si elle entraîne un accroissement ou une diminution de notre puissance – pour le dire autrement : StopCovid et ses semblables sont-ils un remède fortifiant ou un poison ?

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Un système de retraite cybernétique

dans la catégorie Insurrection

Gerd Altmann, Pixabay

Suite à des discussions avec des collègues sur les raisons et la manière dont nous pourrions nous opposer au projet de loi sur la retraite universelle, je me suis attelé à un exercice que je voulais absolument éviter – j’expliquerai en détail pourquoi – : l’analyse des projets de textes législatifs rendus publics vendredi 10 janvier.

Je vais tenter de vous restituer ce que je tire de cette analyse. Désolé, ça risque d’être long, très long ! Mais dans ce contexte de grèves, le temps semble tellement distordu qu’on peut bien s’autoriser à en prendre autant que nécessaire pour comprendre vraiment les tenants et aboutissants qui peuvent justement fonder cette distorsion.

Il s’agit en effet de répondre à la question des raisons qui peuvent pousser à s’opposer à ce projet sur la retraite universelle. Au-delà des positions exprimées par les opposants, des déclarations du gouvernement, des discussions de comptoir des commentateurs médiatiques et des éclairs de lucidité entendus au comptoir, ce projet constitue-t-il bien une régression en terme de qualité de vie ? Pour quelques malchanceux seulement ? Ou pour toute la population française, y compris et surtout pour les générations à venir ? Et si oui, comment cela se traduit-il ?

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Passion triste

dans la catégorie Poésies

Ce qui vous hurle à la figure
Jaillie du poing vif d’un boxeur
À peine franchie l'embrasure
C’est cette irrespirable odeur

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L'été 2016 - hiver 2018

dans la catégorie Poésies

Je reviens de dans dix mille ans
De là où vivent les poètes
Lorsqu'ils s'affranchissent du temps
Pour embrasser la vie complète

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De l’intimité, de l’informatique et de la merde à se tromper de concepts

dans la catégorie Au comptoir

Pavel Vašíček, Sen o intimitě, 2017« Vie privée », « numérique », ces termes ont envahi peu à peu les discussions dès que l'on évoque quoi que ce soit pour peu que cela touche de près ou de loin à l'utilisation d'Internet. Jusqu’à devenir aujourd'hui incontournables au fur et à mesure que nos pratiques, qu’elles soient sociales, amicales, amoureuses, professionnelles, administratives, économiques, révolutionnaires, etc., s'appuient sur les réseaux informatiques.

Cela fait des mois – qui se sont depuis accumulés en années – que je ressens le besoin d'écrire au sujet de ces deux expressions afin de clarifier le profond malaise qui me submerge dès que je les entends ou les lis. Réticent à donner une simple opinion sans étudier ces sujets en profondeur, afin d'en offrir une critique qui puisse se prétendre radicale, je me suis jusqu'ici retenu de publier le moindre billet – qui n'aurait su être qualifié autrement que « d’humeur ». Je préférais jusqu’à maintenant réagir lapidairement en interpellant les amis fautifs d'employer sans retenue ces vocables. Intuitivement, je ressentais qu’ils étaient trompeurs – défigurant les concepts qu’ils sont censés représenter – et, pour tout dire, réactionnaires et donc contre-productifs dans une optique révolutionnaire. Il aurait fallu bien des lectures et des recherches pour déconstruire, un tant soit peu sérieusement, ce que la « vie privée » et le « numérique » ont de si fallacieux.

L’occasion m’est cependant donnée d’aborder ces deux thèmes – sans toutefois y travailler autant que cela le mériterait – avec la tenue récente d’un atelier de sensibilisation à la protection de nos intimités, organiques et numériques. Ma réaction à l’annonce de cet atelier a en effet été emplie d’affects mêlés, tant de satisfaction que de déception. N’ayant pu m’y rendre, je vais essayer ici d'explorer a minima cette réaction affective afin de dégager – à défaut d’une base théorique solide – quelques pistes de réflexion suffisantes à une critique d’une part de la « vie privée » et du « numérique » d'autre part.

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Maintenant, des armes

dans la catégorie Ressources

Des armes au secret des jours
Sous l'herbe dans le ciel et puis dans l'écriture
Des qui vous font rêver très tard dans les lectures
Et qui mettent la poíêsis dans les discours

On passe totalement à côté de ce texte de Léo Ferré si l’on ne comprend pas que les armes y figurent une métaphore des mots. Comme on en manquera encore l’essentiel en ne considérant cette métaphore uniquement en tant que symbole. Car toute sa puissance est enveloppée dans l’Allégorie – au sens qu’en donne Walter Benjamin – qu’elle exprime. Dans cette chanson, il est autant question d’armes que de mots, les deux termes s‘affectant l’un l’autre, dans le lien qui les tient ensemble.

De même, Maintenant, publié par le Comité invisible le 21 avril 2017 aux éditions La Fabrique, ne peut être pleinement saisi, sans y apposer le sous-titre suggéré par un recueil d’écrits d’Auguste Blanqui, paru dans la même maison d’édition, intitulé Maintenant, il faut des armes. Il n’est d’ailleurs pas innocent que ces textes de Blanqui aient été introduits par une préface adressée À un ami, signée par « quelques agents du Parti imaginaire » – Parti imaginaire dont « l’organe conscient », Tiqqun, est de notoriété publique la forme précédemment prise par le Comité invisible, qui plus tard livrera À nos amis.

Car il n’est question dans Maintenant que de forger des armes à même de réaliser « L’insurrection qui vient », d’actualiser l’éthique révolutionnaire qui est au cœur de la pensée livrée par le Comité invisible au fil de ses écrits. La nécessité de se procurer des armes n’a jamais été aussi actuelle que maintenant. Et c’est de cette nécessité que découle Maintenant et dont se préoccupent ceux qui, refusant de se présenter comme « auteurs » – les mots leur venant davantage qu’ils ne leur appartiennent –, peuvent être appelés avec Ferré : poètes de services à la gachette.

Reste à voir comment…

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Je suis de ceux

dans la catégorie Poésies

Je suis de ceux pour qui le mot « révolution »
A ces accents mêlés de cheveux en chignon
Aigus dans la douleur aussi brefs qu'étincelles
Graves dans la langueur du Vrai qui se révèle

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Protest song endiablée

dans la catégorie Insurrection

Merci à Alexis Kraland (Street Politics) pour les séquences vidéos, à Lundi matin pour la plupart des photos et à toutes celles et ceux qui trouvent plus de sens à tenir en respect la police plutôt qu'à continuer de jouer le jeu du capitalisme démocratique.

Vidéo HD, avec paroles en sous-titres, également disponible sur les plates-formes centralisées youtube et dailymotion.


Exercice d'adhomination vaguement poétique en forme de défouloir

dans la catégorie Poésies

Le 8 mars 2015, excédé qu'à peine réveillé, je sois contraint d'entendre à la radio la voix de Jeune Fille de Jean Quatremer, ânonner ses sempiternelles réflexions de comptoir à la gloire du microcosme des institutions de l'Union bruxelloises – dans lesquelles on peut le voir frétiller depuis une dizaine d'années, la gueule béate d'extase d'être autorisé à tremper sa queue dans ces eaux bénites du pouvoir –, j'ai commencé à spontanément gazouiller, un mois durant avec une irrégulière quotidienneté, une série de vers qui, un an plus tard, semblent suffisamment empreints d'un certain esprit carnavalesque, pour que je les étale ici. Que chacune ou chacun puisse y trouver ce qu'elle ou ce qu'il y cherche…

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Marx, de Michel Henry

dans la catégorie Ressources

henri_marx_internet_lqdn.jpgIl est des livres qui, lorsqu'on les referme sur leur dernière page, laissent irrésistiblement penser que toutes celles qui précèdent devraient être lues, comprises, assimilées par tous ; que le monde tournerait plus rond si ceux qui le meuvent – c'est-à-dire tous ceux qui vivent dans ce monde, en tant que la vie en est justement le principe moteur – étaient instruits et guidés par les réflexions et enseignements exposés dans ces pages. Le Marx de Michel Henry fait indéniablement partie de ces livres essentiels, fondamentaux, radicaux. Car la lecture marxienne qu'y propose Henry touche à l'essence de ce qu'est la vie, ce qui la fonde, en quoi elle prend racine.

On ne saurait mieux résumer cet imposant ouvrage – de presque mille pages – que par le paragraphe qui le conclut :

Parce que l'analyse économique s'enracine dans la structure ultime de l'être et se trouve déterminée par elle, elle puise dans cette origine le principe et le secret de son rayonnement et du pouvoir étrange par lequel elle nous atteint encore aujourd'hui. Pour cette même raison aussi, elle ne saurait prendre place dans un mémento des doctrines économiques. C'est principiellement que la pensée de Marx domine l'histoire. Que la subjectivité forme l'essence de la production ou que, dans un univers socialiste à venir, elle s'en retire et soit rendue à elle-même, elle constitue en tout cas le sol et le thème unique du développement conceptuel. La pensée de Marx nous place devant la question abyssale : qu'est-ce que la vie ?
Michel Henry, Karl Marx, Collection Tel, Gallimard, Paris, 2009, p. 960.

Car le point essentiel dans cette lecture de Marx que propose Michel Henry, c'est de montrer la logique dans l'évolution de la pensée marxienne, culminant avec la critique de l'économie politique du Capital ; et, surtout, que cette philosophie s'appuie tout entière sur une conception radicale de l'immanence de la vie. C'est en effet rien de plus ni rien de moins, rien d'autre que cette force vitale, dont l'Être n'existe que dans l'action en vue de satisfaire ses propres besoins, qui constitue ontologiquement chaque subjectivité individuelle. De là découle toute forme de production. Le travail, au sens capitaliste du terme, n'a d'autre substance. L'aliénation ne signifie rien d'autre que sa capture et son détournement afin de servir l'objectif constitutif du Capital : la reproduction et l'accroissement infini de celui-ci grâce à la création de valeur et de survaleur.

Bien entendu, dans cette puissance vitale, dans cette praxis que Marx, selon Henry, identifie à la réalité même, on reconnaît sans peine l'effort pour persévérer dans son Être qui est au cœur de la philosophie spinoziste – et dont j'ai relevé précédemment la fibre révolutionnaire. C'est tout le génie de Michel Henry de montrer comment Marx analyse la modernité capitaliste comme une entreprise de renversement et de destruction de ce mouvement de la vie transformant la nature pour satisfaire ses besoins.

Ainsi le Marx de Michel Henry est une œuvre radicale, au sens où elle traite de ce qui est à la racine de la vie, de ce qui est précisément attaqué et nié par le capitalisme et, par conséquent, de ce pour quoi il est nécessaire de se révolter !

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La « propriété intellectuelle » c'est le viol ! troisième partie

dans la catégorie Informatologie

Intellectual_Property_by_tazis.jpgNous arrivons au terme de ce tryptique de billets sur la « propriété intellectuelle ». À partir d'un article de Richard Stallman, le premier billet nous avait permis, par une simple analyse textuelle du titre de cet article, de problématiser la question. La « propriété intellectuelle » y était en effet présentée comme un séduisant mirage, un être fantasmagorique et composite à l'apparence pourtant bien réelle.

L'étude bibliographique menée dans le second billet a confirmé que la « propriété intellectuelle » avait effectivement réussi à imposé l'unification de divers droits – droits d'auteurs, brevets, marques, dessins et modèles, etc. – malgré toutes leurs disparités. Somme toute, le seul point commun les rassemblant s'est avéré être justement qu'ils soient tous raccrochés à la banière de la propriété. Toutefois, cette caractérisation en termes de propriété s'est révélée on ne peut plus contingente et, au final, portée par un unique objectif de marchandisation qu'ont poussé des acteurs juridiques et industriels.

C'est donc dans le seul domaine de l'économie que le mirage de la « propriété intellectuelle » existe réellement. Il s'en suit que toute critique de la « propriété intellectuelle » en tant que telle, n'a de sens que située dans le champ économique. Pour le dire autrement : ce n'est qu'en tant qu'objet économique que la « propriété intellectuelle » est susceptible d'être appréhendée. Il nous faut donc, dans ce troisième et dernier billet, pénétrer le monde merveilleux de l'économie, tenter d'en dégager les lois spécifiques grâce auxquelles surgissent des êtres chimériques tels que la « propriété intellectuelle » et comprendre ainsi comment est régie leur mystérieuse existence.

1re partie : Stupeur et dévoilement
2e partie : Archéologie du savoir approprié

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La « propriété intellectuelle » c'est le viol ! deuxième partie

dans la catégorie Informatologie

intellectual_property_by_markofthedead-d345pnb.jpgDans le précédent billet, nous sommes partis du titre d'un article de Richard Stallman – ''Vous avez dit « propriété intellectuelle » ? Un séduisant mirage. – pour analyser ce qui sous-tend et ce qu'implique ce terme de « propriété intellectuelle ». Cette analyse textuelle a permis de discerner l'absence de substance sur laquelle repose cette notion, qui se présente comme un mirage, agglomérant divers concepts dans une totalité floue dont l'on ne distingue plus les parties. Mais il est également apparu qu'il s'agissait d'une image bien réelle, forgée par les mots qui la définissent et cela depuis qu'ils ont été prononcés, et qui s'imposait, empreinte d'une séduction trompeuse.

Il convient à présent d'examiner les questions qu'ont soulevées cette première analyse et, en premier lieu, de s'interroger sur les origines de ce mirage de la « propriété intellectuelle ». Comment ce mirage a-t-il été construit – c'est-à-dire quel a été le processus historique ayant conduit à parler de « propriété intellectuelle » ? Par qui – c'est-à-dire quels ont été les sujets de ce processus historique ? Dans quel but – c'est-à-dire quel a été l'objectif présidant à forger le concept englobant de « propriété intellectuelle » pour désigner les différents droits qu'il rassemble artificiellement ? Avec quels matériaux – c'est-à-dire qu'est-ce qui caractérise ces droits qu'englobe la « propriété intellectuelle » par rapport à ce qui n'en fait pas partie ? Pourquoi lui avoir donné cette forme – c'est-à-dire pourquoi avoir choisi les termes de propriété et intellectuelle pour nommer ce concept ?

C'est un euphémisme que de qualifier d'abondante la littérature académique sur la « propriété intellectuelle ». Cela fait maintenant plus de dix ans que j'y puise au gré des luttes auxquelles j'ai activement participé, que ce soit sur les brevets logiciels, le droit d'auteur sur Internet, ou les divers droits – brevet et droit d'auteur spécifique, mais aussi droit des marques, sur les bases de données, etc. – portant sur les logiciels. Mais depuis cinq mois, je me suis plongé dans les profondeurs de cette littérature foisonnante, afin d'y dénicher ce qui a spécifiquement trait à l'expression « propriété intellectuelle » elle-même : sa genèse, son existence et sa forme – soit, l'origine et la raison d'être de ce concept englobant divers droits et la forme qu'il prend de « propriété » réduite au qualificatif « intellectuelle ». C'est cette exploration bibliographique que relate ce second billet.

1re partie : Stupeur et dévoilement
3e partie : Le capital imaginaire
Théorie du droit des auteurs, Auguste-Charles Renouard
Théorie des droits sur les inventions et sur leurs produits, Auguste-Charles Renouard
Embryologie juridique, Edmond Picard

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La « propriété intellectuelle » c'est le viol ! première partie

dans la catégorie Informatologie

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Vous avez dit « propriété intellectuelle » ? Un séduisant mirage

C'est là le titre d'un article de Richard Stallman, que j'ai déjà brièvement évoqué sur ce blog. Il s'agissait alors pour moi, en l'absence de connaissances théoriques approfondies à propos de la propriété, de l'aborder à partir de mon expérience de ce qu'on nomme « propriété intellectuelle ». J'y rappelais toutefois que la critique de Stallman de la notion de « propriété intellectuelle » était double. D'une part, on range sous ce vocable une telle quantité de droits […] comportant tant de différences les uns avec les autres, que tout discours voulant englober tous ces droits conduit à des généralisations absurdes. D'autre part, parler de “propriété intellectuelle” en ce qui concerne ces droits fort différents les uns des autres insinue une analogie avec les droits de propriété tels qu'on les conçoit ordinairement sur des objets physiques, matériels.

Il est temps d'approfondir cette réflexion sur la « propriété intellectuelle ». Ce bref rappel du double argumentaire résumant l'article de RMS – acronyme usuel pour désigner Richard Matthew Stallman – est peu ou prou l'interprétation qui en a été donnée par les militants du logiciel libre, qui en tirent pour toute conclusion que « propriété intellectuelle » est un terme à éviter et qu'une critique claire ne peut reposer que sur chacun des droits disparates masqués par cette appellation générique trompeuse, paraphrasant ainsi la propre conclusion de Richard Stallman :

Si vous voulez réfléchir clairement aux problèmes soulevés par les brevets, les copyrights, les marques déposées ou diverses autres lois, la première étape est d'oublier l'idée de les mettre toutes dans le même sac, de les traiter comme des sujets séparés. La deuxième étape est de rejeter les perspectives étriquées et l'image simpliste véhiculées par l'expression « propriété intellectuelle ». Traitez chacun de ces sujets séparément, dans son intégralité, et vous aurez une chance de les examiner correctement.

Or, cet article de RMS comporte lui-même, tout du moins en apparence, une flagrante contradiction, qui cependant n'a jamais semblé gêner ni ses partisans, ni ses adversaires, si tant est que les uns et les autres l'aient seulement relevée. En effet, s'il ne peut exister de critique sérieuse englobant l'ensemble de ces droits hétéroclites, alors il devrait même être impossible de porter une quelconque contestation ayant pour objet tous ces droits. Fût-elle d'un parti pris suggérant d'éviter de penser chacun de ces droits par analogie avec les droits de propriété sur les objets physiques.

Cette apparente contradiction demande à être dépassée et la critique même de la notion de « propriété intellectuelle » réclame d'être approfondie. C'est tout l'objet du présent billet et de ceux qui suivront.

2e partie : Archéologie du savoir approprié
3e partie : Le capital imaginaire

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#JeSuisParsNaturae

dans la catégorie Insurrection

FRANCE-SHOOTING/Depuis le massacre perpétré ce 7 janvier 2015 dans les locaux de Charlie Hebdo et des assassinats qui l'ont suivi, il devient quasiment impossible d'aborder un autre sujet. Je m'étais initialement refusé à écrire quoi que ce soit dans le flot émotionnel qui s'est immédiatement épanché. Mais depuis les manifestations massives du dimanche 11 janvier, étant donné qu'il était partout décrété que nous vivions un moment historique auquel j'ai, en toute conscience, décidé de ne pas participer, j'avais pensé publier ici ma propre réaction dans la rubrique Au comptoir, afin d'expliciter pourquoi je ne pouvais éthiquement pas me résoudre à me rendre aux manifestations qui se sont succédées, qu'elles soient organisées ou spontanées.

Réflexion faite – le temps faisant son ouvrage, quand bien même, en l'espèce, il œuvre particulièrement rapidement –, quelques analyses critiques pertinentes ont commencé à voir le jour. Cependant je n'y ai pour l'instant pas retrouvé l'essentiel de ce qui constitue ma propre analyse. Celle-ci étant directement liée à l'esprit révolutionnaire constituant le cœur de ce blog, ce billet trouve mieux sa place dans la catégorie Insurrection.

Tout me pousse en effet à penser que la problématique principale de cet événement – pour lequel il est flagrant que chacun d'entre nous est en recherche d'explications dont la rationalité parviendrait à s'extraire du torrent passionnel ambiant  – réside dans l'absence d'une critique radicale de ce en quoi il a été instantanément qualifié : un acte terroriste.

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Arrêt Cardiaque Après Bataille

dans la catégorie Poésies

Acrostiché soudain près d'un commissariat
Calfeutré dans la peur tu vois enfin l'État
Armé d'illusions sur sa toute puissance
Brandir une allumette et mourir en silence

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À nos amis : l'insurrection spinoziste

dans la catégorie Ressources

a_nos_amis.jpg S'il est un livre à lire immédiatement, c'est bien À nos amis, signé par le comité invisible et publié ce mois d'octobre par les éditions La Fabrique.

Parce que ce livre approfondit la question révolutionnaire, dans la continuation du travail commencé avec Tiqqun et faisant bien évidemment l'objet du précédent livre rédigé par le comité invisible, L'Insurrection qui vient, mais également de Premières mesures révolutionnaires, bien que signé cette fois-ci par Éric Hazan et Kamo. Parce qu'il évite tout bavardage et pointe très exactement les sujets sur lesquels il importe de s'interroger ici et maintenant. Parce qu'il analyse avec une clairvoyance inégalée la situation actuelle et les insurrections qui ont jailli – puis ont été écrasées – ces dernières années. Parce qu'il offre un éclairage quasi prémonitoire sur les soulèvements qui se produisent mondialement, à peine quelques jours après sa parution, et notamment en France contre les violences policières, suite à l'assassinat de Rémi Fraisse. Parce qu'il développe une attaque au cœur même des infrastructures de pouvoir du capitalisme démocratique. Parce qu'il dénonce sans concession les idéologies, stratégies et tactiques se réclamant « de gauche » mais qui n'ont comme résultat qu'un renforcement de l'ordre social, économique et politique actuel.

Mais aussi, parce que c'est un livre dont il se dégage une puissance indéniable. Parce que ses aphorismes incisifs et ses envolées poétiques touchent directement – sans médiation – le lecteur, tant intellectuellement que corporellement, affectivement ou sensuellement. Parce qu'il s'appuie sur une rare maîtrise d'un socle théorique et philosophique conséquent lui conférant une indéfectible solidité. Parce qu'il suscite immédiatement chez tout révolutionnaire un sentiment de Joie partagée, tant la lecture d'À nos amis conforte et réalise l'idée que l'insurrection n'a jamais été aussi actuelle.

Tout ceci a déjà été mentionné à propos d'À nos amis, dont la sortie a été largement couverte par la presse. Et il n'est pas utile d'avancer ici une opinion supplémentaire sur ce livre. Car il n'est pas question dans cette adresse à l'ami [, à] l'ami que l'on ne connaît pas encore, aussi, d'exposer un point de vue qu'il s'agirait d'approuver ou de critiquer. Je n'en résumerai pas non plus l'enchaînement – qui, pour n'être point linéaire, n'en reste pas moins logique – des propos. Pour savoir sommairement ce que le comité invisible y retranscrit, on pourra se reporter par exemple à la note de lecture juste et fidèle, écrite par Camille Polloni, ou celle en anglais de Paul Cudenec.

On a souvent relevé à juste titre les influences situationnistes ou heideggeriennes du comité invisible. Mais j'aimerais dans ce billet souligner une autre philosophie qui sous-tend l'ensemble de ce dernier livre, en donne une clef de lecture et qui, à ma connaissance, n'a jamais été mentionnée, ni d'ailleurs explicitement revendiquée par le comité invisible. On ne peut même pas dire qu'il s'agisse d'une influence – peu importe que ce soit ou non le cas finalement –, tant cette philosophie apparaît maîtrisée, mise en pratique, en œuvre – mieux : réalisée – dans À nos amis. Car cette philosophie, loin de n'être que spéculation théorique, est une philosophie pratique, une éthique. Et cette éthique, qui est celle que propose le comité invisible comme début de plan pour penser, attaquer, construire, bref pour réaliser l'objectif révolutionnaire, c'est celle de Spinoza.

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